The deus ex-machina as a forgotten genius // nobrainnoheadache.com
I – Comity vient de sortir son premier véritable album : ‘‘The deux ex-machina as a forgetten genius’’. En êtes vous satisfait et qu’en attendez vous ?
Dans l’ensemble nous en sommes satisfaits mais tu ne peux jamais être à 100% content de ton travail, il reste toujours des idées de dernière minute ou ta façon de voir certains passages, certaines ambiances évoluent au fil du temps, mais tu ne peux pas revenir éternellement sur ton travail sinon t’avance plus, c’est bénéfique pour tes prochaines productions…
On n’a pas d’attente particulière avec cet album ; s’il y a des gens qui adhèrent à notre son, qui comprennent ce qu’on essaie de dégager, tant mieux. De toute façon avec notre style de musique, les critiques qu’on nous fait et la tournure qu’on prend on ne peut pas s’attendre à la gloire.
II – Ce nouvel album est encore plus abstrait que le précédent. L’aspect musical est encore plus chaotique et désarticulé que sur le split avec XII. En même temps ce nouvel opus reflète un travail assez poussé sur les riffs, le mode de composition, le son, la production.
Quelle a été l’idée directrice de cet album ?
L’idée directrice de cet album ? beaucoup plus intimiste et personnelle que le Split en tout cas. On pourrait dire une suite logique, « la peinture des mots d’un être au cours d’une vie » peut être une représentation de notre visée créative quant à cet opus. C’est l’évolution plus ou moins contrastée d’émotions, et non un panel.
III – Sur votre première production partagée avec XII, il y avait déjà l’envie de déterminer la musique sous un aspect conceptuel, sous la forme d’une pièce de théâtre constituée d’actes, un peu à la manière d’Old Man Gloom qui chapitre ses albums.
Jusqu’ou comptez vous pousser le concept et en quoi peut il concerner l’auditeur ?
Effectivement, un concept est présent sur cet album, c’est rattaché à la musique, aux évolutions qu’on lui donne. Cette pièce de théâtre est présente au même titre qu’un instrument, c’est à prendre en bloc. On n’a pas composé cet album dans le but de se faire comprendre par l’auditeur, ceux qui s’y retrouvent sont les bienvenus mais ceux qui ne comprennent pas, n’accrochent pas, ça ne nous fait ni chaud ni froid. Ensuite pour ceux qui comprennent ils peuvent plus ou moins faire partie de ce concept. La plage deux sert à ça. Bientôt sur le site la continuité du concept sera présente…
Pour la suite notre son prendra certainement des tournures visuelles, d’abord en live puis si on en a les moyens mettre ça en œuvre sur support (DVD, VHS)
IV – En dépit de ces différents aspects qui peuvent rendre l’apprhénsion de votre album ardue, vous semblez déjà attirer un intérêt croissant aussi bien de la part du public que des médias (aussi bien les fanzines que des mags à gros tirage tel que Rock Sound).
Comment explique tu cela ? Est-ce du à une forme d’exigence artistique et de nivellement par le haut qu’on apportés bon nombre de groupes Outre-atlantique et qui s’affiche de plus en plus en Europe ?
Peut être, les gens ont l’air de plus en plus ouverts à des types de son moins conventionnels, en même temps ça reste quand même très restreint. Dans ce milieu ça marche beaucoup au copinage, donc on ne sait pas si le public suit. Puis les gens ont l’air de plus en plus blasé par les copies de copies qui sortent sur les majors… (Pleymo, Blink 182…)
V – Bien que votre style tende à devenir de plus en plus personnel, on ressent tout de même nettement l’influence de cette scène noise-core : Dillinger Escape Plan, Converge, Burnt By the Sun et d’un autre coté le penchant Isis, Old Man Gloom…
Qu’est ce qui vous attirent dans ces différents groupes ? Les structures jazzy, le traitement agressif, rugueux ou intimiste du son, des guitares, des ambiances ?
Un peu de tout ce que tu cites, à part les structures jazzy. On préférerait « déstructuré ». La polyvalence des rythmiques. On ne pense pas que la comparaison avec le monde du jazz soit envisageable.
Il est clair que le travail du son, en soi nous intéresse beaucoup ; Blood Let nous a tous mis une claque par exemple. Pour la musique les différents types de violence que l’on trouve dans Converge ou Neurosis, les montées sous pression d’Isis ou les ambiances plus ou moins sombres nous marquent c’est certain. Mais en dehors de ce domaine des groupes comme King Crimson, des compositeurs comme Varez, Malheur, Wagner ou des musiciens comme Patton, John Zorn, des nouvelles générations aussi genre Aphex Twin, Amon Tobin on une bonne approche et une façon de traiter le son qui nous touche.
VI – Parlons un peu de la production. Pour ce nouvel album vous avez de nouveau bossé avez Sylvain Biguet. Comment se sont passées les phases d’enregistrement ?
Sylvain nous connaît de plus en plus maintenant, je ne sais pas si cela aurait fonctionné de la même façon avec un autre ingé son. En plus il est pro, a correctement capté notre délire, on n’a pas eu besoin de faire des dissertations pour lui expliquer ce qu’on voulait, calmer ses ardeurs parfois lol mais dans l’ensemble c’était bien. On s’est bien compris. Puis comme il nous connaît également humainement, le dialogue était plus facile.
VII – Pourquoi avoir délibérément choisi de sous mixer le morceau ‘‘ACT II’’ ?
Ba voilà, le concept est de retour, c’est là qu’intervient l’auditeur. A la base ça devait être une plage sans son, on a décidé de mettre un Jam qui fera office de musique d’ « ascenseur » le temps que l’auditeur prenne sa place dans le concept. C’est le titre du morceau qui résume le concept du titre.
VIII – D’ailleurs dans son ensemble comment s’opère le mixage d’un album qu’on veut réfléchi et conceptuel ? Sur quel genre de choses met on le plus l’accent ?
Tout est important pour le mixage d’un album, on a une idée bien précise de ce que l’on veut, on s’est donc d’abord penché sur le son des guitares, de la batterie, du doublage de certaines parties en premier lieu. Puis la voix se pose, on essaie de se prendre la tête sur les balances gauche droite. Puis pour finir les éléments additionnels tel que les parties de violoncelle, les parties de voix féminine (on remercie d’ailleurs au passage Adrien Hippolyte et Astrid Cottet pour leur participation). Puis ensuite rajout de guitares fourbement calées en fond. Ensuite à voir si tout est utile ou audible, nous ça nous paressait important…
IX – Lors de notre précédente interview en Avril 2002, nous avions déjà évoqué le processus de composition et ton approche du chant. Depuis est ce que ce processus à évolué ? Comment se construisent les textes autour de ce concept ? Peut tu nous parler un peu plus des textes eux-mêmes ?
Le processus de travail sur le chant n’a pas changé, il y a un gros travail personnel effectué a la maison, d’abord de façon rythmique, puis de la façon dont vont sonner les mot à travers le rythme. Beaucoup de chanteurs ont tendance à suivre les guitares dans le métal, dans Comity on essaie plutôt de composer une cinquième voie. Enfin le type de chant en lui-même a évolué, les voix death sont moins grasses et plus graves. Pour le reste on tente de travailler avec moins de grain dans la voix parce qu’elle n’a pas forcément plus d’impact émotionnel et n’est pas plus violente avec un grain plus serré comme chez les groupes de néo par exemple. Pour nous le hurlement n’a pas seulement pour unique vocation d’être bourrin, il doit exprimer autre chose. Dans le métal en général quand c’est violent ça crie et quand c’est mélodique ça chante. Nous pensons que l’on peut évoquer tout le panel des émotions avec une voix hurlée même si c’est plus de travail.
X – On connaît l’intérêt que portent certains groupes pour l’aspect visuel en live (Tool, Neurosis, Godspeed You Black Emperor, Nihil). Avez vous déjà envisagé de recourir à des éléments vidéos, des rushs, des images projetées avec ou sans synchronie musicale ?
Oui ça nous attire mais c’est un domaine à part entière. Pour faire les choses bien, il faut du matériel, des moyens, beaucoup de choses en fait. On espère bien travailler la dessus dans un avenir proche mais c’est encore flou. Néanmoins des idées se profilent, et quelques premières esquisses devraient voir le jour dans pas longtemps…
XI – Qu’est ce que vous écoutez en ce moment ?
Plein de choses différentes, éclectiques, Forstella Ford, Envie, Choppin, Les Tetes Raides, King Crimson, Led Zep, Masoda, Neurosis, Isis, Breach, Amon Tobin, Coalesce, Nazum, Grisey, Weizer, Cephalic Carnage, Converge, Grind Buto, Sever Torture, Grosnibard, Today is the Day, Korsakov, Shubert, Botch, Rachmaninov, Hendrix, Pink Floyd, et bien d’autres encore…
XII – Un mot pour conclure ?
Pour conclure, bientôt une tournée en préparation, des dates un peu partout. Puis un split avec nos amis de Fate. Merci aux gens qui nous soutiennent, des t- shirts sont arrivés bientôt disponibles sur notre site www.comity.fr et merci à toi pour ton aide…