COMITY

The deus ex-machina as a forgotten genius // vs-webzine.com

Après un split album de bonne réputation aux côtés de XII, voici le retour des franciliens de COMITY avec un premier album pour eux tous seuls. Avec cet enregistrement, le groupe chamboule la donne et brise sans vergogne les carcans établis du métal, du hard core voir même de la musique au sens plus général. Les titres à rallonge et leur liste, aux allures d’opéra, annoncent déjà la couleur. On sent immédiatement chez COMITY une volonté d’être différent, pas pour donner des apparences de créativité mais plutôt pour revendiquer une identité propre, une spécificité qui n’appartient qu’à eux. Aux fils des cinq titres fleuves de cet album, le groupe nous emmène dans un voyage insolite et sans égal à la frontière de plusieurs styles musicaux tels le hardcore, le death, le grind et le rock progressif. Comme si cela n’était pas suffisant, chacun des styles abordés à un moment ou à un autre de cet album est lui même customiser avec l’adjonction d’ingrédients subtiles comme par exemple l’ajout d’un violoncelle sur l’ « Act III – scene 1 ». COMITY brise les lois établies de la musique de par la structure incroyablement riche de ses compositions. Et lorsque le groupe transcende un titre vers un crescendo de perfection, c’est pour mieux le déstructurer par la suite. COMITY se veut un digne héritier des DILLINGER ESCAPE PLAN, des CONVERGE, des NEUROSIS et autres groupes totalement barrés. Pourtant, à aucun moment le plagiat ne pointe le bout de son nez. On retrouve tout au plus des clins d’œil pour ces groupes qui les ont sans nul doute inspirés. Dans la bio que le groupe nous à fait parvenir, il y a une phrase qui m’a marqué et qui convient parfaitement à l’impression que j’ai, maintenant que j’ai « digéré » cet album : « Loin d’une musique consensuelle et formatée … ». Et c’est exactement ça la clé de COMITY, une musique atypique qui se moque des courants, des tendances et qui édifie pour mieux broyer : L’anti-commercial à son paroxysme, le dernier bastion intégriste contre la musique « établie ». Vous qui lisez ces lignes actuellement vous êtes en train de vous dire que le Tonton, il pète grave les plombs et nous la joue mystique, mais comment décrire un album qui ne peut pas se laisser disséquer, qui ne s’écoute pas mais se ressent… ? Comment décrire un univers musical presque neuf avec des phrases toutes faites que chaque chroniqueur a toujours sous le coude pour les jours sans inspiration ? Cet album est un puits de surprises les plus inattendues, comme « Acte II » entièrement progressif et volontairement sous produit. Et lorsque vous vous décidez enfin à monter le volume, c’est pour mieux vous faire démolir les tympans sur l’intro déjantée aux relents death metal du titre suivant. « The Deus ex-machina… » fait parti de ces albums intemporels et visionnaires qui hanteront longtemps ma platine et ma playlist par la même occasion. On a sans doute là, l’un des albums de l’année 2003. Quant à vous dire dans quel style…. Je vous laisse y réfléchir.

Note : 17/20

Par Tonton

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