The journey is over now // lafilledurock.com
Le voyage se termine vers de nouvelles directions à explorer
De qui se moque Comity en appelant son disque The Journey is over? Quand un groupe évolue autant à chaque album, penser une seule seconde que ce chapitre puisse être le point final de leur évolution de musicien serait bien mal connaître les parisiens.
L’apothéose
Depuis As everything is a tragedy, leur monument de 99 plages, Comity n’avait pas sorti de nouveau disque hormis un titre de 15 minutes appelé You left us here qui reprenait la progression du groupe au point final du dernier mouvement d’As everything en délaissant l’hyperactivité pour un titre lent et glaciale augurant un changement de cap similaire à un passage du cent mètre en moins d’une minute à la course de fond, un comble pour un groupe de sportif du manche aussi accomplis.
La première minute du premier mouvement de The Journey is over, et sa poignée de riffs, efface pourtant très vite toute crainte d’une évolution vers l’ambiant. Bien que le groupe ait choisit de diviser ce nouvel album/morceau en quatre partie, l’orientation est la même que pour As everything is a tragedy à la seule différence que pratiquement tout les changements de ce disque étaient segmentés en plages distinctes alors que le morceau en lui-même n’étaient composés que de quatre mouvement principaux (une division on ne peut plus apparente en concert quand le groupe s’arrêtait quelque bref instant pour reprendre son souffle).
La renaissance
Comity est aussi un groupe malchanceux dont la carrière n’a jamais été couronné d’autre chose qu’un succès d’estime dans les milieux autorisés. Le départ de leur batteur avait donc forcé le groupe à la retraite un bref instant. L’instinct a composé une musique ultra complexe avait toutefois eu le dessus sur la raison et le groupe retrouva vite fait un musicien accompli et capable de soutenir de sa frappe leurs inventions les plus folles.
The journey is over se permet donc peut-être encore plus de chose qu’As everything is a tragedy en accomplissant un trajet depuis Converge et Dillinger Escape Plan jusqu’à The Jesus Lizard, dont le noise rock figure ici comme une influence évidente, en passant par de l’acoustique au relant de Wovenhand sur la troisième plage.
La versatilité du groupe à ne jamais s’appesantir sur un plan, un riff, une idée ou même un « genre » rappelle les français de Doppler. Une slide guitare s’ajoute même à la batterie d’instrument plus classique qu’emploi le groupe et apporte une pointe de mélodie en plus dans cette construction sonore monumentale étalé sur quatre mouvements qui font honneur à la variété des influences comme peu de musiciens en sont capables.
Chef d’oeuvre?
Impossible pour autant de donner un verdict finale sur cet album tant l’impression de manque subsiste à l’issu de quelques écoutes. Il faudra encore et encore revenir dessus pour l’absorber dans sa totalité. La musique de Comity ne joue pas sur l’effet de surprise d’un magma sonore ahurissant ou je ne sais quel autre bizarrerie. La musique de ce groupe se consomme patiemment et demande plus d’attention que la moyenne, et c’est bien pour cela que ce disque en devient exceptionnelle.
Le temps, Comity le prend et vous demande de faire de même en retour. C’est cela plus que leur malchance qui fait de Comity un groupe un peu trop à part pour obtenir le succès fait de coke et de dollars qui récompenseront leurs effort. Les sales gosses ne doivent pourtant plus se faire d’illusion, si ils s’en font fait à un moment, et affinent donc encore leur art comme aucun groupe ne sait le faire.
Le parcours est peut-être terminé pour eux, mais pour vous il ne fait que commencer.